En effet, ce n’est pas parce que l’on tente de raisonner sur les résonances, qu’il faut en perdre sa raison ou celle de son orthographe !
S’agissant de l’effet du trou de la rosace, c’est un sujet passionnant et suffisamment mal connu pour que certains universitaires (UNSW, MIT, …) éprouvent récemment le besoin d’en faire des sujets de MS -
http://dspace.mit.edu/bitstream/handle/ ... sequence=1 - ou de PhD -
http://unsworks.unsw.edu.au/fapi/datast ... 5/SOURCE02.
Si on lit ces documents, qu’on essaie d’en comprendre les approximations, et qu’on tente d’en vulgariser l’expression (ce qui est probablement le plus difficile à faire car le risque de tomber dans la caricature est grand), voici ce que l'on peut en tirer, mais d’autres ont sans doute fait déjà cela bien mieux que moi.
Si l’on suppose que les niveaux vibratoires des éclisses et du fond sont très faibles par rapport à ceux de la table (ce n’est généralement pas le cas mais la vulgarisation impose cet écart de rigueur), on peut distinguer deux formes dominantes de résonnances dans une guitare.
- Celles qui se produisent au niveau du système dynamique constitué de la table et du fluide dans la cavité de la guitare : elles sont très nombreuses et leurs premières fréquences sont d’autant plus basses que les dimensions de la table et de la cavité sont grandes, mais aussi que les raideurs membranaire et de flexion de la table sont faibles.
- Celle qui se produit au niveau du résonateur de Helmholtz constitué du fluide environnant le trou de la rosace et de la cavité : cette résonance est unique à l’instar de celle que l’on obtient lorsque l’on souffle sur le goulot d’une bouteille vide. Dans le cas de la bouteille, le résonateur de Helmholtz est composé d’un ressort représenté par la compressibilité de l’air enfermé dans la bouteille, et d’une masse représenté par l’air dans le col de la bouteille. Ainsi, lorsqu’on souffle sur le goulot, on fait vibrer la masse d’air dans le col qui est soutenue par le ressort de la compressibilité de l’air dans le corps de bouteille. Il en résulte un son de fréquence bien distincte dont la valeur est proportionnelle à la racine carrée du rapport de la raideur de compression de l’air enfermé dans la cavité à la masse d’air en déplacement dans le col. Cette dernière est généralement représentée par la seule longueur du col car sa section intervient à plusieurs titres antagonistes dans le phénomène de résonance : pour la quantité de masse en mouvement mais aussi pour la nature de l’écoulement du fluide dans le col. La formule usuelle de la fréquence est (je colle une image car les formules, les dessins et les notations ne passent pas) :
Pour compliquer la situation, la fréquence de résonance de Helmholtz du couple Rosace-Cavité peut aussi être couplée aux premières fréquences de résonance du couple Table-Cavité de sorte que ces dernières s’en trouvent à la fois abaissées et amplifiées. On peut citer plusieurs exemples non exhaustifs de réalisations inspirées de ce phénomène :
- Les guitares Martin à Large Sound Hole (LSH) qui ont en général une caisse également épaissies afin d’atteindre un registre de basse avec un volume et une projection plus soutenus.
- La Santa Cruz H13 qui à la forme d’une 00, mais qui donne en basses presqu’autant qu’une dread car le diamètre de la rosace a été agrandi, ainsi que le volume de la caisse en augmentant son épaisseur.
Voici donc ce que j’ai pu tirer de quelques publications sur ce sujet, mais il resterait tant à dire encore, et d’autres pourront avantageusement compléter et corriger ce que j’ai si maladroitement avancé ici.
Emile