C'est une guitare de '' l'école '' viennoise, un pan pas très connu de l'histoire de la guitare, proche d'une romantique mais d'une branche distincte quand même de la tradition française, italienne ou espagnole. Le facteur le plus connu étant Johann Georg Stauffer. Hauser I a d'abord construit selon cette tradition avant de rencontrer Ségovia. Un certain C.F. Martin aussi, d'ailleurs...
Personnellement je les ai découvertes en parcourant le forum delcamp version anglophone, rubrique luthier (
http://www.classicalguitardelcamp.com/v ... m.php?f=11 ). Curieusement très différent du forum version française, c'est une vraie mine d'infos, rempli de fous comme ici, avec tout plein de luthiers nord américains qui interviennent. Cherchez les sujets de Scot Tremblay, luthier canadien de guitares romantiques et grand spécialiste et passionné des petites viennoises.
Je ne saurai pas donner de détails sur leur construction et leur barrage, mis à part la forme de la caisse très cintrée avec un grand lobe supérieur, la tête parfois comme une romantique, parfois à la fender (volute ''cubiste'', de profil), la touche surélevée ou pas (flush fingerboard), et le manche souvent ébénisé (placage ébène).
Le XIX est une période de grande effervescence pour la guitare, on se rend compte finalement que beaucoup de pseudo-innovations avait déjà été inventées (double éclisse, double fond, ouïe sur l'éclisse par exemple).
Je viens de voir que Mauro Giuliani a joué sur des romantiques, puis a vécu à Vienne une bonne partie de sa vie, début XIX.
Je trouve qu'entendre un morceau joué sur l'intrument pour lequel il a été composé révèle une sorte de magie jusque là cachée, tant qu'il était joué sur une classique. En tout cas ça m'a fait cet effet la première fois que j'ai entendu des morceaux de Sor par exemple. Une partie importante du répertoire connu en débutant la guitare en école est finalement dans ce cas de figure, beaucoup de morceaux écrits pour le luth ou la guitare romantique, le ''vrai'' répertoire classique vient bien plus tard.