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Bois de chevalet

Publié : ven. 19 déc. 2008, 22:25
par osmansand
Bonjour à tous !

J'ai entendu dire qu'utiliser un chevalet en ébène sur un oud n'était pas forcément terrible pour le son. Est-ce que vous pensez qu'il en est de même sur une guitarre ? Bois trop rigide ? Je sais que sur un violon, utiliser un cordier en pernambouc plutôt qu'en ébène libère énormément l'instrument...Qu'est-ce que vous en pensez ?

Re: Bois de chevalet

Publié : ven. 19 déc. 2008, 22:56
par carlos
osmansand a écrit :Bonjour à tous !

J'ai entendu dire qu'utiliser un chevalet en ébène sur un oud n'était pas forcément terrible pour le son. Est-ce que vous pensez qu'il en est de même sur une guitarre ? Bois trop rigide ? Je sais que sur un violon, utiliser un cordier en pernambouc plutôt qu'en ébène libère énormément l'instrument...Qu'est-ce que vous en pensez ?
Ce qui est vrai pour un instrument n'est pas pas forcément vrai pour un autre, de part sa structure et sa mécanique, il ne faut pas réinventer l'eau chaude, pour une guitare il est nécessaire d'utiliser un bois dense et au quartier, c'est la recette depuis des générations pourquoi se poser la question, utilise un Ebene, un Palissandre, un Olivier, Un Cormier, un Buis, et les vibrations seront transmise, sinon, bah ca march'ra p't'et pas :cry: :wink: je parle bien éviemment pour un chevalet :wink: .

Publié : sam. 20 déc. 2008, 10:41
par Benoit de Bretagne
Certains luthiers comme Sobell ne jurent que par l'ébène, disant que cela change totalement le résultat sonore, plus immédiat, en classique certains disent que Le Palissandre du Brésil est trop lourd et il est préférable d'utiliser le Palissandre Indien... bref... y'en a pour tous les goûts! ou pour toutes les sauces...

Martin a longuement utilisé l'ébène sur ces guitares, puis a préféré Le Palissandre du Brésil, ce changement fut en 1947. puis autre chamboulement du Palissandre Brésilien au Palissandre indien (raisons économiques, d'embargot en1969) ... le Palissandre est peut être plus stable, moins sensibles au cracs? Le Palissandre du Brésil a peut être un poil plus de chaleur, un côté sombre?

Benoit de Bretagne

Publié : sam. 20 déc. 2008, 10:48
par Arbre
Je ne parle pas de la matière, mais du poids uniquement:
Certains luthier parlent du poids du chevalet, en précisant qu'il s'agit d'un barrage.
Bon admettons.
Comment une variation de quelques gramme pourrait-il faire varier le son, alors que le chevalet est plaqué par les cordes sur la table ?
La théorie du poids est-elle bonne ou inexacte à vos yeux ?

Publié : sam. 20 déc. 2008, 10:49
par Benoit de Bretagne
je vois plus en matière de résistance/flexibilité plutôt que de poids!

Benoit de Bretagne

Publié : sam. 20 déc. 2008, 15:00
par jocelyn
Arbre a écrit :Je ne parle pas de la matière, mais du poids uniquement:
Certains luthier parlent du poids du chevalet, en précisant qu'il s'agit d'un barrage.
Bon admettons.
Comment une variation de quelques gramme pourrait-il faire varier le son, alors que le chevalet est plaqué par les cordes sur la table ?
La théorie du poids est-elle bonne ou inexacte à vos yeux ?
d'un point de vue mécanique, on peut voir 2 choses:
- si on considère le chevalet comme un barrage, le fait de l'alourdir alourdit la table, donc change un peu les modes de vibrations et abaisse les fréquences de résonnance. Mais l'influence de quelques grammes (voire moins !) sur le poids total de la table n'est pas forcément significative.
- si on considère le chevalet comme le mécanisme d'entrainement de la table, le fait de l'alourdir augmentera son inertie. Il sera plus difficile à mettre en mouvement (introduisant un petit délai entre l'attaque de la corde et la "sortie" du son à pleine puissance) mais restera en vibration plus longtemps (plus de sustain). Dans ce cas, je pense que ce qui est pertinent, c'est la différence de poids du chevalet par rapport à son propre poids. Il me semble donc que s'il y a un effet mécanique à alourdir ou alléger le chevalet, ce sera celui là... mais rien ne me prouve que ça influence réellement de façon significative le son, la différence de poids restant sans doute toujours minime ! ;)

La flexibilité du bois, comme le dit Benoit, aura sans doute une plus grande influence. En exagérant fortement, un bois très flexible se comportera un peu comme un "silent-bloc" (un bloc de caoutchouc): il absorbera les vibrations en se déformant et dissipera l'énergie de la vibration de la corde sous forme de chaleur au lieu de la transmettre. Au contraire, un bloc infiniment dur ne se déformerai pas, ne dissiperai donc aucune énergie et transmettrai l'intégralité de la vibration de la corde à la table.

Conclusion: à quand le chevalet en béton :?: :twisted:
Hein ? Oui, oui, je sais :arrow: :arrow: :arrow:

Publié : sam. 20 déc. 2008, 16:06
par Arbre
jocelyn a écrit : - si on considère le chevalet comme le mécanisme d'entrainement de la table, le fait de l'alourdir augmentera son inertie. Il sera plus difficile à mettre en mouvement (introduisant un petit délai entre l'attaque de la corde et la "sortie" du son à pleine puissance) mais restera en vibration plus longtemps (plus de sustain). Dans ce cas, je pense que ce qui est pertinent, c'est la différence de poids du chevalet par rapport à son propre poids.
Très intéressant merci ! ça semble cohérent, c'est certainement cette vision qui exacte, plus que celle qui considère le chevalet comme un barrage il me semble !

Publié : sam. 20 déc. 2008, 16:16
par Benoit de Bretagne
Quand on s'intéresse au mode vibratoire du chevalet ou de la table à cet endroit, on voit que les mouvements(sous la tension des cordes) vont d'avant en arrière, de gauche à droite et en diagonale, donc le chevalet est soumis à des torsions, mais la table aussi!
Le chevalet fait donc partie intégrante de la table d'harmonie, même si beaucoup l'imaginent comme un simple bloc qui sert à accrocher des cordes! Cest pour cela que l'ajustage de son dessous doit épouser parfaitement la forme bombée de la table! Sans vernis qui laissera un jour entre les 2surfaces!!!

Pour finir en lutherie on cherche toujours des bois stables, résistants et à faible masse! On les affine afin qu'ils soit à la limite entre le maximum de vibrations, de sensibilité mais aussi en résistance mécanique.

Un bois mou jouera certainement le rôle d'étouffe son, c'est pourquoi évitons les coupes sur dosse, un bois trop dur jouera plus sur le résultat" immédiat", les informations seront précises, mais peut être ajoutera au spectre aigu du registre...?

Benoit de Bretagne