
Bouteille à la mer
Modérateurs : Benoit de Bretagne, carlos, chloé
Incroyable cette histoire
J'imagine que cela doit être pas mal d'émotion de retrouver de cette façon une guitare qu'on a possédé et sur laquelle on a joué. Comme un vieille copine quoi 


"Le bon guitariste, il prend sa guitare et il joue. Le mauvais guitariste, il prend sa guitare et il joue aussi. Mais c'est pas pareil !"
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Re: Bouteille à la mer
Ahhhhhhhh ! Enfin !ilipus a écrit :Hello, eh bien tu vas être content, j'ai retrouvé ton acheteur : c'est moiMICHEL WALIGORA a écrit :Je souhaiterais savoir ce qu’est devenue une Martin qui m’a appartenue de 1975 à 1991. Peut être appartient elle à un membre du forum ou quelqu’un la reconnaîtra. Cette guitare cédée à François Charle en 1991 et revendue la même année, une D45 de 1974 #339910, a pour le moins une curieuse histoire....!!!![]()
J'étais juste parti acheter des timbres ce jour là... et je suis revenu at home avec ton engin.
Tiens, si tu veux la revoir :
http://www.dailymotion.com/relevance/se ... ogie_music
j'ai juste changé le pickguard qui s'était racorni avec le temps.
Je m'en sers tous les jours pour jouer du bluegrass ou du swing.
Elle est maintenant assez connue dans le milieu bluegrass français vu qu'elle est présente à tous les rassemblements concernant cette musique.
Je ne suis pas de ceux qui laissent les belles guitares sous cloche de verre de peur qu'elles s'abîment, ta D45 a l'habitude de prendre l'air régulièrement.
Je ne suis pas célèbre, je ne joue plus en groupe, mais quand même assez connu dans le milieu bluegrass français.
Au plaisir de faire plus ample connaissance.



Mon clavier est noyé par les larmes, j'entame mon troisième rouleaux de Sopalin !
Ca me fait vraiment plaisir ces nouvelles ! J'avais tellement fantasmé sur cette guitare avant de l'acheter !
Lui as tu annoncé que tu avais retrouvé son vieux complice ? Qu'est ce qu'elle a dit ? Est ce qu'elle se souvient de moi ? Est ce qu'elle m'aime encore ?
Ca c'est le miracle du web ! On sent que Noël approche !

Raconte nous comment tu as eu vent de mes recherches ?
Salut l'ami
Ben à vrai dire, d'entrée de jeu je l'ai trouvée douée pour le picking cette gratte, rien d'étonnant maintenant que je vois d'où elle vient.
La recherche date de ce matin même. C'est mon épouse qui me demande de quel bois elle est faite ... rio? pas rio?
Je lui dis pas rio vu les prix astronomiques des guitares faites de ce bois mais par acquis de conscience je cherche à vérifier. Je sais que le numéro de série peut dater l'outil mais peut-il en dire plus?
Donc un coup de google avec "martin D45 339910" et pan, je tombe sur ce topic. Je te laisse imaginer l'effet que ça a pu me faire, d'autant qu'avec les copains du bluegrass, on est justement en train de se raconter comment on a eu nos grattes (ci joint le lien pour que vous vous fassiez une idée)
http://www.france-bluegrass.org/phpBB2/ ... 16&start=0
Je leur avais déjà raconté comment j'étais devenu propriétaire de ma D18 (de 1974 elle aussi) et de ma guitare manouche.
Mes deux histoires n'étaient déjà pas banales et je leur avais dit : un jour je vous raconterai comment j'ai eu la D45.
Mais là franchement, c'est le scoop... et je comprends ton émotion évidemment.
D'autres mains éminentes se sont posées dessus depuis ce 11 juin 92.
Entres autres wayne henderson, bill keith (encore un petit coup lors du concours EWOB en hollande), christian séguret, thierry massoubre, hugues auffray et une bonne centaine de musicos, russes, tchèques, hollandais, belges, américains et français.
J'ai fait la grosse erreur à l'époque où je jouais en groupe de faire monter un sillet de chevalet amplificateur. Le boulot a été mal fait (je ne dénoncerai pas le prétendu luthier auteur du crime) et petit à petit le chevalet s'est fendillé, puis fendu.
C'est Jean Marie Fouilleul qui m'en a refait un à l'identique de celui d'origine.. il n'habite pas très loin de chez moi et c'est un excellent artisan.
J'ai monté cette guitare en light au début, puis en médium lorsque mon groupe a attaqué lesz prestations extérieures non amplifiées.
Depuis quelques temps, je la remonte en light avec des Elixir car je joue seul à la maison en dehors des gros rassemblements de bluegrasseux (le prochain à lieu à Vichy au centre omnisports le WE prochain soit dit en passant)
J'ai peint l'étui en blanc pour éviter la chauffe au soleil pendant les festivals d'été. Dans ces festivals, je joue non stop avec les copains de tous les coins de la france que je connais maintenant depuis + de 20 ans.
J"habite près de Rennes et j'ai laissé pas mal de vidéos sur dailymotion où tu pourras l'entendre.
Ravi d'avoir fait votre connaissance à tous, j'ai l'impression que nous avons pas mal de points communs.
Ben à vrai dire, d'entrée de jeu je l'ai trouvée douée pour le picking cette gratte, rien d'étonnant maintenant que je vois d'où elle vient.
La recherche date de ce matin même. C'est mon épouse qui me demande de quel bois elle est faite ... rio? pas rio?
Je lui dis pas rio vu les prix astronomiques des guitares faites de ce bois mais par acquis de conscience je cherche à vérifier. Je sais que le numéro de série peut dater l'outil mais peut-il en dire plus?
Donc un coup de google avec "martin D45 339910" et pan, je tombe sur ce topic. Je te laisse imaginer l'effet que ça a pu me faire, d'autant qu'avec les copains du bluegrass, on est justement en train de se raconter comment on a eu nos grattes (ci joint le lien pour que vous vous fassiez une idée)
http://www.france-bluegrass.org/phpBB2/ ... 16&start=0
Je leur avais déjà raconté comment j'étais devenu propriétaire de ma D18 (de 1974 elle aussi) et de ma guitare manouche.
Mes deux histoires n'étaient déjà pas banales et je leur avais dit : un jour je vous raconterai comment j'ai eu la D45.
Mais là franchement, c'est le scoop... et je comprends ton émotion évidemment.
D'autres mains éminentes se sont posées dessus depuis ce 11 juin 92.
Entres autres wayne henderson, bill keith (encore un petit coup lors du concours EWOB en hollande), christian séguret, thierry massoubre, hugues auffray et une bonne centaine de musicos, russes, tchèques, hollandais, belges, américains et français.
J'ai fait la grosse erreur à l'époque où je jouais en groupe de faire monter un sillet de chevalet amplificateur. Le boulot a été mal fait (je ne dénoncerai pas le prétendu luthier auteur du crime) et petit à petit le chevalet s'est fendillé, puis fendu.
C'est Jean Marie Fouilleul qui m'en a refait un à l'identique de celui d'origine.. il n'habite pas très loin de chez moi et c'est un excellent artisan.
J'ai monté cette guitare en light au début, puis en médium lorsque mon groupe a attaqué lesz prestations extérieures non amplifiées.
Depuis quelques temps, je la remonte en light avec des Elixir car je joue seul à la maison en dehors des gros rassemblements de bluegrasseux (le prochain à lieu à Vichy au centre omnisports le WE prochain soit dit en passant)
J'ai peint l'étui en blanc pour éviter la chauffe au soleil pendant les festivals d'été. Dans ces festivals, je joue non stop avec les copains de tous les coins de la france que je connais maintenant depuis + de 20 ans.
J"habite près de Rennes et j'ai laissé pas mal de vidéos sur dailymotion où tu pourras l'entendre.
Ravi d'avoir fait votre connaissance à tous, j'ai l'impression que nous avons pas mal de points communs.
Dernière modification par ilipus le mer. 05 nov. 2008, 11:04, modifié 2 fois.
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Je ne vous ai pas raconté comment j'ai pu acheter cette guitare. Une autre belle histoire.
A l'époque, jeunes mariés, pas de sous, enfants de mineurs, nous débutions dans la vie. Pas de meubles, nous mangions mon épouse et moi sur une petite caisse en bois qui nous servait de table assis par terre sur deux coussins. Nous étions heureux (et le sommes toujours !..) de vivre ensemble.
Pour toute richesse nous possédions une Martin D28 pour laquelle nous avions économisé sous par sous. Claude (ma femme) s'était privée d'une machine à laver pour satisfaire ma passion. Belle preuve d'amour ! En échange je me chargeais de porter les lessives au Lavorama du coin. Belle preuve d'amour aussi !..
A l'époque j'avais (et j'ai toujours) un ami, un peu plus à l'aise, Bernard Bouillon, hommage lui soit rendu aujourd'hui (Voir les liens sur mon site vers son site). Nous partagions la même passion et avions eu vent lors d'un de nos déplacements à Bruxelles de l'arrivée de cette D45. Une fois reçue, le responsable des établissements "Euro Music Paris Flore" m'adressa un courrier me demandant ce qu'il devait faire de cette guitare, la vendre ou me la réserver. Imaginez mon émoi ! Voir, tenir entre les mains, jouer cette guitare mythique dont la fabrication venait juste de reprendre ! Mon désespoir aussi, pas un sous pour l'acheter. La mort dans l'âme, je pris donc la route avec Bernard un après midi de Juin 1975 pour le jardin d'Eden. Lorsque je vis l'étui je fut pris d'un malaise, Bernard en est témoin. A l'ouverture je n'en cru pas mes yeux, quelle beauté ! J'étais devant le saint Graal ! Toutes ces années à rêver et elle était là devant moi ! J'étais au bord de l'évanouissement. Tous deux nous primes le temps de la regarder, la jouer, la caresser. Plus rien d'autre ne comptait que cette fabuleuse guitare. Mais le temps passait trop vite et je sentais qu'il allait falloir abandonner cette merveille à d'autres mains plus nanties.
Le moment des adieux arrivés je fermais l'étui, la mine défaite, jetant un dernier coup d'oeil à l'objet de mes désirs les plus fous. Bernard me regarda et eut ces mots incroyables et terribles: Je te la paye !
Interdit, je ne comprenais pas. Il répéta: Je te la paye ! On ne peut pas laisser passer une occasion pareille, tu me remboursera quand tu pourras !
Vous ne pouvez pas, ou plutôt si, vous pouvez imaginer quel fut mon bonheur ! Bernard paya et je quittais les lieux dans un état second, l'étui à la main.
Que la vie peut être belle parfois ! Une compagne aimante et un véritable ami: La plus belle chose qui puisse jamais vous arriver !
PS : Le premier remboursement fut ma D28 que Bernard possède toujours aujourd'hui.
A l'époque, jeunes mariés, pas de sous, enfants de mineurs, nous débutions dans la vie. Pas de meubles, nous mangions mon épouse et moi sur une petite caisse en bois qui nous servait de table assis par terre sur deux coussins. Nous étions heureux (et le sommes toujours !..) de vivre ensemble.
Pour toute richesse nous possédions une Martin D28 pour laquelle nous avions économisé sous par sous. Claude (ma femme) s'était privée d'une machine à laver pour satisfaire ma passion. Belle preuve d'amour ! En échange je me chargeais de porter les lessives au Lavorama du coin. Belle preuve d'amour aussi !..
A l'époque j'avais (et j'ai toujours) un ami, un peu plus à l'aise, Bernard Bouillon, hommage lui soit rendu aujourd'hui (Voir les liens sur mon site vers son site). Nous partagions la même passion et avions eu vent lors d'un de nos déplacements à Bruxelles de l'arrivée de cette D45. Une fois reçue, le responsable des établissements "Euro Music Paris Flore" m'adressa un courrier me demandant ce qu'il devait faire de cette guitare, la vendre ou me la réserver. Imaginez mon émoi ! Voir, tenir entre les mains, jouer cette guitare mythique dont la fabrication venait juste de reprendre ! Mon désespoir aussi, pas un sous pour l'acheter. La mort dans l'âme, je pris donc la route avec Bernard un après midi de Juin 1975 pour le jardin d'Eden. Lorsque je vis l'étui je fut pris d'un malaise, Bernard en est témoin. A l'ouverture je n'en cru pas mes yeux, quelle beauté ! J'étais devant le saint Graal ! Toutes ces années à rêver et elle était là devant moi ! J'étais au bord de l'évanouissement. Tous deux nous primes le temps de la regarder, la jouer, la caresser. Plus rien d'autre ne comptait que cette fabuleuse guitare. Mais le temps passait trop vite et je sentais qu'il allait falloir abandonner cette merveille à d'autres mains plus nanties.
Le moment des adieux arrivés je fermais l'étui, la mine défaite, jetant un dernier coup d'oeil à l'objet de mes désirs les plus fous. Bernard me regarda et eut ces mots incroyables et terribles: Je te la paye !
Interdit, je ne comprenais pas. Il répéta: Je te la paye ! On ne peut pas laisser passer une occasion pareille, tu me remboursera quand tu pourras !
Vous ne pouvez pas, ou plutôt si, vous pouvez imaginer quel fut mon bonheur ! Bernard paya et je quittais les lieux dans un état second, l'étui à la main.
Que la vie peut être belle parfois ! Une compagne aimante et un véritable ami: La plus belle chose qui puisse jamais vous arriver !

PS : Le premier remboursement fut ma D28 que Bernard possède toujours aujourd'hui.