Je viens de restaurer une vieille mandoline. En voilà les étapes principales...
En fait, c'est la première de deux mandolines qui étaient depuis longtemps dans un grenier. Ici, encore pleines de crottes de souris...

Un peu dépoussiérées...


Donc Anita, c'est celle du haut sur ces photos. La voici mieux décrite, telle que je l'ai récupérée.



Un gros enfoncement dans la table :

Son nom gravé (ou celui d'une rencontre?) avec semble-t-il des chiffres (une date?) gravés sur l'extension de la touche. Mais également une fissure de table le long de la touche :

Tête et mécaniques bien conservées, avec la petite plaquette d'un magasin de musique de Verviers, petite ville du sud-est de la Belgique, non loin de Liège...


Le manche usé par le pouce, mais rien de grave :


Le dos, trois fois fissuré. Un panneau de bois massif très ondé, figuré, pas du tout sur quartier




Cordier "Dreima" dont la partie "cache-noeuds" est cassée et manquante :

La plaquette du magasin retirée, on lit ce qui est probablement une sous-marque : "Melody"

Les cordes retirées, on voit mieux une grande fissure de table :

Des décollements dans la rosette, qui seront réparés, ainsi que la fracture du dos visible par l'ouïe :

Une usure assez prononcée du tour de table :

Premier travail : retirer ce dos pour le réparer ou le remplacer.



Impossible de remettre les morceaux ensemble, ils sont trop déformés. Par contre, je réutiliserai les deux barres.
Donc faire un nouveau dos.
Je pars d'une bûche de bouleau fendue au quartier, je la mets en forme de planche, puis je la scie dans la longueur pour faire un dos "bookmatch".



Ensuite, nettoyage, jointage, etc.

Je marque sur la caisse l'emplacement des barres de dos dans les contre-éclisses. Ensuite coller ces barres sur le nouveau dos, de sorte qu'il s'adapte à la caisse sans retravailler celle-ci.



J'ajoute un renfort de joint pour ce nouveau dos en deux parties.

Entretemps, les barrages de table ont été recollés où c'était nécessaire,les fissures de la table ont été "flipotées" et stabilisées par de petits pansements.




La caisse prête à être refermée :




Ensuite travail de teinture du bouleau en faux acajou...


Dernier travail, fabrication d'un nouveau chevalet (car l'original a disparu) copié sur celui de l'autre mandoline de la première photo...
Une chute d'acajou et un ancien sillet de guitare en os inséré feront l'affaire.

Ensuite on monte des cordes, et on ajuste le chevalet...





Et voilà! Si elle est à nouveau jouée, j'envisagerai un travail sur les frettes, usées, un poil remontantes vers la caisse... Là, cela sonne bien dans les premières positions, mais les "buzz" apparaissent vers un jeu à la 10e frette...





Anita vous salue bien!
