2009, année horribilis.
Printemps, je jetais les bases d'un projet scintillant pour conjurer le futur et m'en ouvrais à mon pépère Capelovici es Martin.
Le Lukou se pique au jeu, fait porter pâle sa Jube, envisage un temps de refroidir sa triple avant de trouver plus lucratif avec un stand ambulant de bonto : il est tricard dans les clubs échangistes gersois d'accord, mais selon lui ça a payé à l'aise son nouveau jeton au manège de la nacre

Pedigree du phantasme roboratif : OM dosée à 45, cuvée Deluxe, millésime all inclusive façon RR.
Le dilemne du C(asino) S(hop) :
Miser Couleur à la roulette harmonique avec de quoi passer à la table suivante ou faire tapis sur un colin maillard ?
Quitte à risquer une vilaine gueule de bois vu les boudins brésiliens qui tapinent parfois à Nazareth, même s'il y en a qui chantent bien, le (délirant) tarif du braz US a sagement fait plaider en faveur d'un mada.
Avec le casting proposé dés cette époque par notre luthier hôte, la martingale semble de toute façon idéale : aux ricains l'océane indienne, à Benoît la carioca

Le Purgatoire
A l'époque, pas de hide glue au CS.
Augure ou présage, Jon souffle à Lukou que l'option gélatine tiéde à la mode Authentic se précise. Quand Martin officialisera l'info, un frêle alpha Cathare et donc un gros bêta bêta Occitan (

D. Brown désigné volontaire pour trouver dans le stock, specs à l'appui, des sets pas simplement premium : le son avant tout certes mais aucun scrupule à admettre qu'un physique conforme à mes canons m'apporte un plus entre inspiration et appropriation avant de plonger dans une rosace.
Tbar / trussrod, frettes, neck profile, barrages, nacre, filletterie, vernis, pickguard truffé under finish, torch pattern... : arbitrages fiabilité, précision et confort perso à ébulition entre pompages historiques et marottes païennes.
Jusque là, synchro pour des twins ... jusqu'à ce que Lukou se déchire aux tisanes anti arthrites (régime Mc Kee


Tradition US oblige, le custom shop manager m'a "subtilement" conditionné la semaine dernière : "the nicest most stunning OM Customs I have seen us build ." ... ouais ... 8 mois de plus que le délai initial, me fallait au moins cette pomade pour cicatriser ...

Bon OK, une torche tatouée au front, diamant sur la nuque, poitrine Adi sur dos palissandre lacé en mozaïque, boucles waverly sur rivière de flocons et je peux déjà plus aller pisser, mais de là à envisager le mariage

Bref, entre contradictions et lubies, heureusement que nos coups de foudre ne sont pas modélisables dans une grille de référence. Entre subjectivité et superlatifs de convenance, une guitare doit d'abord me procurer de l'émotion in vivo ...
Reste donc à attendre UPS.
J'espère que personne ici n'a sa nana qui travaille à leur service client... sinon, je m'excuse

Floride / Philadelphie à dos de tortue, pédalo jusqu'en Europe avant une traversée de l'héxagone à pince... quand j'ai braqué le dernier relais au dépôt, j'ai fait gaffe de ne pas réveiller leur livreur stagiaire corse avant sa sieste...
Une patience de bonze mises à l'épreuve 14 mois, les 2 derniers à baver dru devant sa frangine occitane !
La Rencontre :
Carton dépecé, une grande bouffée d'adrénaline et d'endorphines au moment tant attendu et redouté à la fois :
Ouverture du fly : bavogène à souhait, lutherie perfect pour de la pépite conforme à mon imaginaire, estampillée au logo original, l'incarnation de mon idéal

Premiers sons : vraiment bluffante alors que je pensais avoir déjà frôlé les frontières du made in Nazareth "moderne" comparé aux trésors résonnants goûtés ici ou là.
Pour compléter ce qu'un toulousain flyculateur précoce

Mauvaise pioche :
Même avec un jeu bronze oxydé et rincé jusqu'à la couenne, pas dans son truc sur une virée roots au milieu du bayou.
Pour gratouiller à la cool vautré dans le canapé avec la télé en bruit de fond, taper le boeuf en 3ième mi-temps ou dérouiller le dentier de mémé en faisant tourner les serviettes à la communion du ch'ti dernier : y'a aussi plus pertinent..
Le "j'te jure c'est la dernière ma chérie" va me faire avancer de 3 cases... oui ben c'est toujours ça de pris avant la BdB !
Le foisonnement harmonique est génétique : à enregistrer, si les Martin sont souvent pénibles, ça pulse ici l'équation pour prix nobel.
Va vraiment me falloir plus de 3 ridicules pickings pour faire moins mac prétentieux avec cette bimbo sur les genoux...
Bingo :
Le moindre accord déclenche un séisme, pas besoin de plus pour en prendre plein les tripes, un orchestre à diriger suivant l'attaque et le dosage ongle / pulpe.
Tout contact se transforme en résonnance, chaque déferlement de note est accompagné en sympathie par toute une caisse en épilepsie.
La table est une peau tendue sur une usine à faire gicler du son qui donne à un tremplin olympique de saut à ski une allure de tobogan à nourrisson.
Le premier qui répond Taylor, Takamine, Gibson ou Gretsh en blind test perd sa batterie ... le second sa basse.


J'ai eu les frissons en la voyant sur l'établi à Nazareth (thanks Carmen !), j'ai du changer de slip en recevant le fly et mes oreilles deviennent zone érogène dés qu'elle en sort.
Flacon & Ivresse :
Effervescente, sa clarté de non fumeuse (mada) cravache dans des sphères délurées : un gospel a cappella qui barytonne, des basses version 1er ligne All Blacks et des aigues qui font des pointes de ballerines en jaretelles !
Son caractère penche plus vers l'happy hour sonnée au bar par une Schoenberg patinée (ma référence) que vers un buffet hype d'une soirée chez l'ambassadeur dressé par une autre diva alignant teutoniquement les harmoniques de sa perfection.
Le sous-sol affiche complet avec une vue au fil des étages de plus en plus aérienne, lumineuse. La big teuf : ça se shoote aux harmoniques (palissandre), ça se chauffe de claques en caresses (adi) et se mélange en symbiose (OM).
Qui bien commence, bien avance : la touche va se patiner, l'Adi mûrir au rythme des décollages en apesanteur. A chaque retour dans l'atmosphère, de nouvelles fréquences se seront imprimées dans ses fibres.
Epilogue :
Dans les armes inspirées par la firme 1833 pompées à l'unité en réplica (Borges, B&H, Dudenbostel, Greven, Henderson, Merril, Petros, Sexaueur, Schoenberg, Thomson etc...), ça devient une histoire de goût voire de religion mais en insistant un peu (et en attendant beaucoup), le CS peut vraiment s'envisager comme alternative (un comble !) si une revisite "traditionnelle" (sélection bois, colle, vernis, finitions, manufacture...) de Martin tente un Gaseur !!!
Marketing bien vu pour traquer le furieux : après l'essai transformé des Authentics, repositionnement compétitif sur des terres abandonnées à ces hauts voltigeurs engloutisseurs de $ ou à nos luthiers qui relèvent, avec autant de passion et plus d'humilité tarifaire, le défi de la ré-édition custom (Benoît, Queguiner, Cheval, Beaujouan, etc...).
Coda :
"Après la pluie le beau temps" (Astérix chap I) : page 2009 tournée, cette OM caprice en forme de diversion vient de loin.
Bâtir de A à Z ce projet, passer du virtuel à la réalité avec mon poto a été un pur kiff : le partage avec François de ces tranches de vie qui font du bien à la vie, saupoudrer d'amitié leur rareté, apporte bien plus que de nouveaux jouets

Bon redevenons sérieux : avec la grande follasse occitane (!), encore une escale à rallier après la mise en duo des 2 dernières avant qu'il n'étanche en solo sa soif de jeunes et innocentes divas avant sa probable phase gérontophile vintage : l'instabilité d'un dindon pileux sera toujours une grande source de curiosité pour un rangé des virées à pelles comblé par celle(s) qui l' entoure(nt)... bouarf, sûr que l'inflamation pré-pubère de ses glandes à sève (GAS) aggrave sa martineptie congénitale !!!
Pfff, avant de devenir hétéro, le Lukou faisait la collec de "maquettes & allumettes" alors vous pensez si avec Claude, on est soulagé de le savoir en train de compter et bichoner ses Martins au lieu de nous pourrir tous les allumes barbecue avec de la peinture rose

Ad lib :
La météo annonce carnaval d'harmoniques cet été, de quoi sonner en terre cathare la fin de la quête "acier" pour lever d'ancre sur mon rêve de 3 mâts et voguer désormais cap au nylon.
Une Triple confidente, cette OM déjà intime et une ultime BdB (Braz Deep Body

Vivement la prochaine récré pour partager, avec ceux qui passeront tirer des bords depuis le ponton du chalet, tous les embruns qu'elles distillent.
Bien sur, il ne s'agit que de guitare et mon blabla emphatique de pitchoune frétillant comme un 25 décembre prête au mieux à sourire ... mais faudrait jamais hésiter à se faire du bien : ce bien trop long et verbeux post aurait pû (dû

Désolé donc mais la (méga) carte postale sur ce fabuleux forum était trop tentante pour écoper un trop plein de bonheur après une si longue attente.
Amicalement à tous

... sauf au père Noêl



En images (pour l'odeur sublime, youtube ne peut malheureusement rien !) : http://www.youtube.com/watch?v=VrGXPB1vLPU
Musique de circonstance : Beyond the Known, de Jack Jezzro
PS : auto-intronisé gana en paix des ménages, je conseille à Gérard (Kaplan) de préparer sa Greven braz : rares sont celles qui supportent sans broncher les infidélités qu'il s'apprête avec préméditation à lui faire !