Martin OM28V . Deux mois . Bilan et constat ...
Publié : lun. 22 nov. 2010, 14:14







LES BELLES HISTOIRES DE TONTON PICKING .
En observant une guitare "sêche" on découvre un objet aux formes et aux lignes harmonieuses .
En prenant contre soi une guitare "sêche" on découvre un objet léger , fragile .
Et , cet objet , si beau , si parfait , si esthétique , qui donne l'impression d'être la chose la plus légère au monde , n'est que la somme d'une invraissemblable complexité de fabrication et de bouts de bois collés avec un savoir-faire périlleux .
J'ai possédé bien des guitares . Depuis la toute première , qui appartenait à mon père , une fantastique Jacobacci "Royal-Major" , construite en 1960 , sur laquelle j'ai fais mes classes (et mes doigts) . Style Gibson "Super 400" , mais manche large . Jusqu'à ma Martin OM28V , acquise il y a deux mois .
Dans ma petite dernière , originaire de Nazareth , en Pennsylvanie , vit un "Elfe de guitare" . Comparable à "l'Elfe de maison" du deuxième volet des aventures de Harry Potter .
Si !
Je dois avouer que ma guitare est hantée ! C'est fabuleux ...
A ghost ! Un fantôme ...
Je ne l'ai pas encore vu . Mais , à chaque fois que je joue sur mon OM28V , je l'entend s'affairer dans la caisse de résonance . Il met en application ce complexe système de réverbération qui fait "tourner" le son , à l'intérieur de l'instrument .
Sur l'ébène de la touche , poser mes doigts , est devenu une source de sensations qui me procure un bien-être appréciable . C'est un peu comme une scéance de "podo-reflexologie" . Au bout de cinq minutes , apparaîssent des impressions relaxantes .
Je caresse les cordes (EXP-Light , phosphore-bronze , de chez d'Addario) des doigts de mes deux mains . Cela procure des vibrations de tout l'instrument , que je peux percevoir contre mon torse , viril et velu , durant toute la durée du coït .
L'acajou (genuine Mahogany) du manche , avec sa taille caractéristique en "V" , permet à mon pouce de "s'accrocher" sur ce support afin de laisser les doigts faire les funambules , longtemps , avant de fatiguer .
La table , en épicéa de Sitka , est parfaite pour mon Finger-Picking . Contrairement à l'Adirondack , que je préfère pour le jeu au médiator , le Sitka m'offre une douceur , une chaleur et une "rondeur" incomparables .
Les nervures , régulières , de la table d'harmonie , transparaissent sous la laque "Aging toner" , Vintage , avec une certaine "fierté" . Là aussi , sous mon avant-bras , glabre , je peux ressentir les vibrations du bois , lorsque résonnent les cordes .
Le palissandre Indien , des éclisses et de la caisse , de toute beauté , offre au regard ce dessin régulier , presque symétrique qui lui donne cette apparence de "noblesse" qui fait , hélas , souvent défaut à beaucoup d'autres essences , parfois réputées meilleures , ou plus onéreuses .
Je possédais une guitare avec les éclisses et le fond en Palissandre de Rio . Que n'ai-je pas entendu et lu à propos de cet essence . Il me faut dénoncer , ici , que le "Rio" est beaucoup plus fragile ! Je n'aime pas son apparence et ses dessins , trop souvent assymétriques , virant du rouge à l'orange , sans grâce (et sans prévenir) . Il y a même des vilains noeuds . Mais , c'est un goût personnel . Subjectif ...
Je préfère ce bon vieux Dalbergia Latifolia qui , pour mon jeu en Finger-Picking , m'offre une tonalité plus chaude , plus ronde et plus profonde . Moins "sêche" et moins claquante que son cousin Dalbergia Nigra .
De toute façon , sur une guitare de dix ans d'âge , qui a vraiment "bossé" , il est quasi impossible de faire la différence , à l'oreille , entre les deux essences . Et tout particulièrement avec le jeu au médiator . J'en ai fait souvent l'expérience ...
Quand aux mécaniques Martin Gotoh "Nickelées" , d'origines , j'en suis très très satisfait . Je monte mes cordes consciencieusement et ces mécaniques tiennent parfaitement l'accord sans jamais donner de signes de trahisons ...
De toutes façons , comparées aux mécaniques "d'époque" , que l'on peut encore parfois trouver sur des vieilles Martin , les Gotoh font figure de CADEAUX DES DIEUX ! Le nec plus ultra ...
Au moindre signe de faiblesse , retour aux mécaniques GROVER "rotomatic" de luxe . Et c'est partit pour toute une vie ...
Et puis , il reste le test suprème : LA SCENE !
Et là , je peux affirmer que la guitare Martin OM28V , orientée correctement vers le micro , à la hauteur des dernières frets du manche , est d'une fiabilité ABSOLUE ! Pas de désaccordages intempestifs . Quatre prestations publiques sont , pour moi , des "cas d'école" suffisants pour me mettre en confiance . Et c'est en concert que la guitare prouve ses qualités ! TOUJOURS ...
Quatre heures de travail , chaque jour , même le dimanche (et jours fériés) , permet "d'ouvrir" la guitare de manière "vertigineuse" ...
Parcourir la totalité du manche , deux à trois fois par jour , sur toutes les cases et toutes les cordes (aller-retour) permet d'accélérer le processus . Cela permet également une usure régulière des frets , donc une durée de vie de ces dernières , plus importante , de quelques mois .
Amitiés à tous les heureux possesseurs d'une OM ...
Et même aux autres !
J.B.
Rendez-vous , dans deux mois pour un nouveau bilan ...

Regardez-moi ce look !
Sobriété . Classe . Perfection .
Tellement parfaite qu'elle est copiée et imitée par les plus grands luthiers et les plus grands fabricants .
Avec plus ou moins de bonheur , toutefois ...
Hallelujah !




