Benoît de Bretagne - Luthier - Pas de Calais

Voilà c'est pour vous présenter (et postérieurement soliciter votre aide et opinions) deux charmantes demoiselles, une guitare portuguese de Lisbonne (diapason de 440cm, 6 choeurs de cordes) et une “mini guitarre portuguaise” (le terme exacte en portuguais é “requinta de guitarra portuguesa”, diapason de 330cm, 4 choeurs de cordes)
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construites en 1901 par le luthier Augusto Vieira
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Ça fait longtemps que je cherchais une guitarre ancienne pour l'utiliser comme modèle à un projets future et hier la chance était de mon coté.
Les deux demoiselles ont besoins de pas mal de soins, essentiellemnt sur trois grands plans
1) quelques trous de méchantes bebettes tant sur le manche que sur le dos des deux guitares ; mais ça c'est pas le plus grave. http://img15.hostingpics.net/pics/319943AV113n5.jpg
2) tête de manche décolé sur la requenta. Au niveau de la cassure on note pas mal de petits trous, donc besoin de recoler et éventuellement renforçer. http://img15.hostingpics.net/pics/600667AV113n4.jpg,
3) table assez abimée de la “grande guitare” (deux fissures qui ont été suavagement colmatées), filets de la rosace et bout de la tête manquants. Là c'est plus délicat
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Par contre les deux ont les mécaniques complètes, d'origine et en parfait état
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Pour finir la présentation, les deux sont en noyer avec touche en palissandre (pau santo).
Pour le moments je n'envisage pas de restauration, (ceci dit j'accepte opinions et conseils au cas où dans le future je me décide), je me contente de prendre les dimensions pour faire une copie de la guitarre en premier lieux et de la requinta après. Entre temps je partage ces quelques premières photos.

Après consultation d'un spécialiste il ne s'agit pas d'une "requinta" de guitare portugaise mais simplement d'une mandoline, dont le bras n'est pas en noyer, mais en un autre bois (à identifier). Pour ce qui est des touches, selon lui il s'agit d'un "pau santo africain" qui était utilisé comme substitut au fameux palissandre de Rio (à creuser). Au delà de l'analyse des deux guiatres, j'ai eu le plaisir de tenir entre les mains deux joyaux, une Ramirez de 1917 et la plus belle guitare portugaise jamais construite, avec des détails fabuleux, des matériaux d'exception (ivoire, or, etc). Au niveau technique, le bras de cette guitare est "simplement" en buis

Voici une photo de la tête de la dite guitare portugaise. Pour info, tant la sculpture de la tête, comme le "pic guarde" et le lèque (mécanique) en métaux précieux ont été fait par des spécialistes différents.
http://www.jose-lucio.com/0%20Tratar%20 ... 0Leque.JPG

Encore une photo de la tête sculptée par Mestre Cid (sculpteur officiel de la Fondation Ricardo Espirito Santo)
http://fotos.sapo.pt/lisboa/pic/000csy1f/

Bien sûr qu'il faudra les restaurer ! Cette question

A propos de guitares portuguaises, as-tu trouvé des choses intéressantes chez l'Américain dont je t'avais parlé via Facebook ?

Fransgreg a écrit :Bien sûr qu'il faudra les restaurer ! Cette question
A propos de guitares portuguaises, as-tu trouvé des choses intéressantes chez l'Américain dont je t'avais parlé via Facebook ?

C'est toujours intérressant d'avoir des photos. Merci pour l'info sur le travail du ricain .
Figures toi que cette après midi j'ai déja commencé la restauration de la mandoline, car après vérification, à la lumière, la table est intacte, donc l'intervention est somme toute assez légère d'autant plus que l'idée est un respect total de l'instrument laissant apparent toute l'histoire et l'âge de la jeune demoiselle. Donc pour ce qui est des trous bebetes, j'ai simplement injecter de la titebond. Pour la tête décollée (même si il y a eu arrachement du bois, heuresement le tout s'emboite parfaitement) j'ai simplement recollé. J'ai aussi passer un coup de huile de lin (c'est impressionnant comment le bois sec de plus de 100 ans est très compacte, on ne dirait que c'est du noyer). Demain je m'attaque à la touche (vérification des frettes), après il n y a plus qu'à faire un chevalet et passer une ou deux légères couches de gomme laque.
Ceci dit j'ai un doute sur la solidité de la tête collée, car comme je le disait elle a été fragilisé par les trous des méchantes béstioles. donc je pense renforcer le tout avec une fine tige en bois (une cheville) vers la partie basse de la cassure-décollement, mais c'est toujours un traitement invasif. L'alternative serait de laisser le tout tel quel et attendre de monter les cordes pour voir ce que ça donne, courrant le risque que ça casse avec arrachement
En parlant de faire un chevalet, le dit spécialiste m'a dit que l'os après cuisson est immerger dans de la chaux vive, quelqu'un a t-il une info à ce sujet?

Des nouvelles:
La vérification et ajustement des frettes sur la mandoline a été rapide (j'ai eu juste a en ajuster deux).
Un peu plus de temps pour fabriquer un chevalet (j'ai du en faire trois: le premier n'était pas assez haut, le deuxième n'avait pas le bom radius). Après avoir monté des cordes (malheureusement un jeu bas de gamme a 5€, n'ayant pas pu acheter des THOMASTIK que la jeune demoiselle mérite bien), j'ai été très surpris pas la qualité du son. J'ai pas osé un accordage très haut (j'en suis rester à un open C) de peur de trops taquiner la jeune demoiselle.
Charmé, je me décide a faire une copie (muninga - cèdre - filleterie en érable noir et blanc) pour comparer et tenter un accordage en openD ou même un peu plus haut
J'ai pas fait de plan (peut être plus tard) mais voici quelques photos avec quelques cotes (si ça interresse je peux toujours indiquer les autres):
http://img4.hostingpics.net/pics/874043 ... 01Face.jpg
http://img4.hostingpics.net/pics/569794 ... seBras.jpg
http://img4.hostingpics.net/pics/992311 ... Voluta.jpg

Table et rosace (l'épaisseur de la table est de 2,7mm au lieu des 3mm sur le modèle d'origine. Reprise du style de filleterie mais plus allégé):
http://img15.hostingpics.net/pics/51609 ... rosace.jpg

Par curiosité, pour le partage, mais aussi éventuellement pour discuter le comment et pourquoi, en observant le barrage de la mandoline, on voit que sur la barre principale (celle du fond, coté chevalet - en sachant que la table a trois barres, une coté chevalet et deux autour de l'ouie) le lutier a inseré deux pointes (vue d'oeil, qlq 3mm de diamètre - matériel non identifié). Je précise que la "chose" ne traverse pas la barre et que ça semble avoir été inséré volontairement, puisque c'est fait de manière alignée, centrée et symétrique.
http://img4.hostingpics.net/pics/931612 ... arrage.jpg

Barrage et manche collé (par rapport à l'original, une modification sur la barre principale. Il faut dire que sur la mandoline napolitaine dont est issue le bandolim -mandoline portugaise- le point d'appui du chevalet se trouve non entre les deux barres centrales, mais juste avant la barre principale; donc le principal de la surface vibrante se trouve entre le talon et la barre principale)
http://img4.hostingpics.net/pics/620033 ... checol.jpg

Khalid, je pense que votre post serait mieux ds la rubrique "vos projets de lutherie" car vous allez les restaurer ! je laisse un lien tout de même ds "Questions de Lutherie" .

Benoit de Bretagne

Salut Benoit
Certes, mais comme le début était plutôt une question de lutherie (Présentation et analyse, sans intention de restauration et encore moins de projet de fabrication) n'est-ce pas mieux de maintenir la logique de la chose dans un même post?

Ok Benoit.

Dans un autre sujet je parlais de la possibilité de faire un vernis au benjoin. Ayant eu la possibilité d'en acheté, je le teste sur ce projet. Certes c'est un vernis dure (donc ça ne sera pas pour la table), mais il a l'aventage d'être totalement transparent (et sentir merveilleusement -envoutant, d'où son utilisantion en tant qu'encens, notamment dans les rites des Gnawas): voici un aperçu après quelques couches sur le dos
http://img11.hostingpics.net/pics/55223 ... enjoin.jpg

Éclisses cintrées (moule et décapant thermique). Le muninga se cintre assez facilement et, chauffé, il dégage encore plus d'odeur agréable