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débiter du noyer
Publié : dim. 04 oct. 2009, 10:15
par stinckycheese
salut à tous, je viens de récupéré un tronc de noyer couper cette année.
sauriez vous en quelle épaisseur il faut le débiter afin qu'il puisse sécher pendant les dix prochaines années, et de quelle manière faut-il le stocker?
merci d'avance
stincky pourri
Publié : dim. 04 oct. 2009, 16:20
par buenaventura
Salut stinckycheese,
Il vaut mieux ne pas trop tarder pour débiter un tronc fraîchement coupé, car sinon le bois peut fermenter, prendre des couleurs indésirables, et perdre ses qualités mécaniques. C'est surtout le cas pour le hêtre, l'épicéa, le bouleau, beaucoup moins pour le frêne, pour le noyer je sais pas.
Vas-tu le faire débiter en scierie? Auquel cas tu peux demander un débit sur quartier, nécessaire pour les fonds/éclisses. Si tu débites en plateaux, tu ne pourras utiliser pour la lutherie que les plateaux du milieu.
Moi je débiterais des épaisseurs de 35 mm, de manière à ce que dans quelques années tu puisses les déligner en quatre, et donc produire deux paires de fonds ou éclisses dans l'épaisseur.
Pour cela tu découperas tes planches brutes selon les dimensions nécessaires à tes fonds et éclisses, rectangulaires, rabotera les deux faces parallèles, de manière à avoir une surface de référence pour le délignage. Moi qui ai accès à une scie à format dont la lame peut sortir de 130 mm, je peux déligner une planche de 260 mm de large par retournement. Mais ça doit marcher avec une scie à ruban de grande taille avec lame bien affûtée. Rectifie une face après chaque délignage pour avoir une nouvel référence pour le délignage suivant. Tes sets ainsi produits nécessiterons encore quelques mois de séchage pour homogénéiser le taux d'humidité (humidité différente à l'intérieur de tes planches qu'à la surface).
Pour le sèchage de ton tronc débité, pose au sol deux, trois ou quatre tasseaux de niveau l'un par rapport à l'autre, et empile dessus tes plateaux ou planches espacées par des épingles (tasseaux fins) de même épaisseur pour ne pas déformer ton bois, les épingles d'un étage étant superposées à l'étage inférieur, etc...
Si tu stockes à l'extérieur, amare une tole par exemple au-dessus, pour protéger de la pluie et du soleil (risque de gerce), mais pas de bache qui recouvrirait les côtés et empècherait le sèchage.
Un bon conseil: après 6 à 10 mois, dépile le tout et empile-le de nouveau de la même manière mais en retournant les planches et en déplaçant la position de tes épingles, évitant ainsi le risque de marquer en profondeur le bois en contact avec les épingles (fermentation, donc coloration différente, ça arrive).
Quand tu utiliseras ton bois, en principe il faudra virer les 5 ou 10 premiers cm de chaque planche car c'est une zone sujette à la fente, ou qui travaillera différemment du reste. Et bien sur ôter le coeur, qui travaillerait de trop.
Avec le noyer faut compter qu'il y ait pas mal de chutes car tout le bois n'est pas toujours utilisable, mais c'est un plaisir de passer du temps à faire ses compositions en fonction des veines plus ou moins sombres, des textures plus ou moins différentes d'un endroit à l'autre du même tronc.
Voilà.
Publié : lun. 05 oct. 2009, 08:05
par tournicoton
Entièrement d'accord avec Buena aventura pour le débit et le stockage de ton noyer .
Petite précision : tu vas certainement avoir du mal à trouver un scieur qui veuille bien te faire un débit sur quartier .
Pour un débit en plot , 34mm est la bonne taille pour optimiser la coupe de bois de lutherie .
Compte 3 ou 4 ans avant de pouvoir utiliser ton bois , alors patience !!!!!
mais 10 ans c'est encore mieux .

Publié : lun. 05 oct. 2009, 08:57
par Gazalain
J'ai du très vieux noyer stocké depuis plus de 20 ans dans mon atelier et je peux te dire que les petites bêbêtes s'en occupent sérieusement. Elles affectionnent particulièrement les parties tendres comme l'aubier, donc, après sèchage à l'air, je te recommande de stocker ton bois en le traitant contre les vrillettes et autres insectes xylophages. Pareil pour le merisier.

C'est curieux, elles ne touchent pas à l'if (autoprotégé)

Publié : lun. 05 oct. 2009, 21:17
par buenaventura
C'est sans doute parce que l'if est fortement toxique (à part le fruit rouge qui est commestible, attention la graine est toxique aussi). Cependant c'est un des rares végétaux dont la majorité des herbivores ne décèle pas instinctivement la toxicité, il peuvent en manger jusqu'à en crever (ça arrive pour les animaux domestiques comme les chèvres, mais aussi pour des animaux sauvages comme le chevreuil), alors qu'en général, les animaux reconnaissent ce qui est bon ou pas pour eux.
Pour les bêbêtes, il semblerait que le bois stocké aux quatre vents subisse moins les attaques que s'il est stocké en intérieur, sans doute parce que le froid hivernal ralentit considérablement le développement des insectes.