quelles essences locales pour les fond et les éclisses
Modérateurs : Benoit de Bretagne, carlos, chloé
- AntoinePayen
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Pour en revenir au prunier, je crois que c'est une très bonne idée. Je ne sais pas si toutes les variétés sont semblables, mais j'ai déjà travaillé du quetschier (prune d'alsace) en ébénisterie, c'est bien dur, et il y a des veines brunes à violettes. Bon, le violet a tendence à brunir à l'air, mais malgré tout c'est beau. Le problème c'est de trouver un tronc assez gros et sain (sujet à la pourriture). Pour les fonds, faut penser trois pièces. J'ai deux touches en quetschier en attente.
Je suis content de savoir que du bouleau ait été utilisé avec succès, car j'y pense depuis longtemps. Un scieur m'a proposé un bouleau fortement ondé et j'ai pas osé, maintenant je crois que je vais voir s'il est encore dispo.
L'if, j'ai déjà utilisé aussi, et j'apprécie particulièrement les groupes de tous petits noeuds sombres qui se trouvent parfois proche de l'écorce.
Je suis actuellement en train de construire une Grand Auditorium (selon le plan de Benoît et Carlos) en noyer, et je confirme que ça se travaille rudement bien (ou tendrement bien).
C'est vraiment bien qu'on cherche et expérimente des alternatives aux bois exotiques. Je me suis promené pas mal en Amazonie, et un peu à Madagascar, et je peux vous affirmer que ce qu'il s'y passe, c'est pas jojo, ça fait mal aux tripes. Et faut pas croire que ça fait le bonheur des autochtones, juste celui des marchands, voire de mafias. Le probleme n'est pas tant les arbres qu'on coupe, mais les pistes qui sont construites pour débusquer la grume rare, qui constituent autant de brèches pour l'entrée des braconniers, puis l'installation de paysans pauvres, qui, plus tard, une fois le premier pénible défrichage effectué, se font soit racheter sous la contrainte pour une bouchée de magnoc le fruit de leur labeur ou alors tout simplement dézinguer, au profit des grosses boites de production d'agrocarburant ou autres, jusqu'à ce que de la terre ne reste que la couche minérale stérile. Je résume un peu rapidement, parce que c'est pas tout à fait le sujet de cette discussion, mais les conséquences du bûcheronnages y sont effectivement rapides.
Pour les bois locaux, qui je pense ont un avenir en lutherie, il faut également penser que certaines espèces se font rares, et qu'il faut pas oublier de les replanter. Vous avez souvent vu des cormiers par exemples? Dans nos campagnes, on voit de moins en moins de vergers, et donc, de moins en moins d'arbres "hautes tiges":de noyers, pruniers, cerisiers, ...intéressants pour la lutherie. En achetant ces bois, peut-être faut-il faire passer le message au scieur, qui le fera repasser au paysan ou au forestier.
Et pourquoi pas, pour ceux qui on la chance d'avoir un jardin, planter un noyer ou un cerisier pour la future génération de luthier?
Je suis content de savoir que du bouleau ait été utilisé avec succès, car j'y pense depuis longtemps. Un scieur m'a proposé un bouleau fortement ondé et j'ai pas osé, maintenant je crois que je vais voir s'il est encore dispo.
L'if, j'ai déjà utilisé aussi, et j'apprécie particulièrement les groupes de tous petits noeuds sombres qui se trouvent parfois proche de l'écorce.
Je suis actuellement en train de construire une Grand Auditorium (selon le plan de Benoît et Carlos) en noyer, et je confirme que ça se travaille rudement bien (ou tendrement bien).
C'est vraiment bien qu'on cherche et expérimente des alternatives aux bois exotiques. Je me suis promené pas mal en Amazonie, et un peu à Madagascar, et je peux vous affirmer que ce qu'il s'y passe, c'est pas jojo, ça fait mal aux tripes. Et faut pas croire que ça fait le bonheur des autochtones, juste celui des marchands, voire de mafias. Le probleme n'est pas tant les arbres qu'on coupe, mais les pistes qui sont construites pour débusquer la grume rare, qui constituent autant de brèches pour l'entrée des braconniers, puis l'installation de paysans pauvres, qui, plus tard, une fois le premier pénible défrichage effectué, se font soit racheter sous la contrainte pour une bouchée de magnoc le fruit de leur labeur ou alors tout simplement dézinguer, au profit des grosses boites de production d'agrocarburant ou autres, jusqu'à ce que de la terre ne reste que la couche minérale stérile. Je résume un peu rapidement, parce que c'est pas tout à fait le sujet de cette discussion, mais les conséquences du bûcheronnages y sont effectivement rapides.
Pour les bois locaux, qui je pense ont un avenir en lutherie, il faut également penser que certaines espèces se font rares, et qu'il faut pas oublier de les replanter. Vous avez souvent vu des cormiers par exemples? Dans nos campagnes, on voit de moins en moins de vergers, et donc, de moins en moins d'arbres "hautes tiges":de noyers, pruniers, cerisiers, ...intéressants pour la lutherie. En achetant ces bois, peut-être faut-il faire passer le message au scieur, qui le fera repasser au paysan ou au forestier.
Et pourquoi pas, pour ceux qui on la chance d'avoir un jardin, planter un noyer ou un cerisier pour la future génération de luthier?
J'ai planté 2 cormiers, 1 noyer, 20 merisiers, 3 poiriers, 8 pommiers + tulipiers, paulownias, ilex, acer(s), phellodendron, séquoia sempervirens, cyprès chauves, quercus, chataigniers,virgilier, gatilier,nyssa sylvatica, mûrier,parrotia, eucalyptus gunii etc etc pour l'ébénisterie.
Combien cela fait-il de guitares au bout de 40 ans ?
Je vais peut-être replanter quelques cormiers ...
Combien cela fait-il de guitares au bout de 40 ans ?
Je vais peut-être replanter quelques cormiers ...
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eh bien Sekka, il va être bien ombragé ton jardin! De quoi donner de l'occupation à un luthier de fin de 21ème siècle ou 22ème, pour de longues années, mais avant ça, de bonnes tartes, de bons schnaps (cormier), etc... en perspective!
Le séquoya, j'ai eu l'occasion d'en utiliser (arbre tombé par la foudre il y a 30 ans), c'est assez mou, mais bien stable. Pour la lutherie je pense pas que ce soit intéressant.
Mais l'eucalyptus gunii, je crois, est bien dense et de belle couleur sombre, pensez-vous que ce soit un bois intéressant pour les guitares? Peut-être que c'est trop sujet à la fente?
Et le houx, quelqu'un a-t-il une idée la-dessus? (clair, dense).
Il y a peut-être une piste à explorer pour se procurer des bois peu communs. Les paysagistes, élagueurs, ont parfois à couper ou débarasser des arbres ornementaux dans des parcs ou jardins, et très souvent ils finissent en chauffage car c'est pas évident d'acheminer les grumes vers une scierie, ou de ramener une scierie mobile. C'est le cas d'un ami a moi, élagueur, et j'aimerai bien trouver une solution pour débiter des planches sur place. La gruminette pourrait être cette solution.
Le séquoya, j'ai eu l'occasion d'en utiliser (arbre tombé par la foudre il y a 30 ans), c'est assez mou, mais bien stable. Pour la lutherie je pense pas que ce soit intéressant.
Mais l'eucalyptus gunii, je crois, est bien dense et de belle couleur sombre, pensez-vous que ce soit un bois intéressant pour les guitares? Peut-être que c'est trop sujet à la fente?
Et le houx, quelqu'un a-t-il une idée la-dessus? (clair, dense).
Il y a peut-être une piste à explorer pour se procurer des bois peu communs. Les paysagistes, élagueurs, ont parfois à couper ou débarasser des arbres ornementaux dans des parcs ou jardins, et très souvent ils finissent en chauffage car c'est pas évident d'acheminer les grumes vers une scierie, ou de ramener une scierie mobile. C'est le cas d'un ami a moi, élagueur, et j'aimerai bien trouver une solution pour débiter des planches sur place. La gruminette pourrait être cette solution.
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Mon expérience du séquoya concerne la cime de l'arbre, et je veux bien croire que le fût puisse être utilisable pour les tables. En tout cas les sections trouvables sont intéressantes!
J'ai aussi déjà pensé à utilser du mélèze, dont certains sujets sont bien durs, aux fibres serrées. Pour les tables, je ne tenterais peut-être pas, mais pour les fonds/éclisses? Très belle couleur orangée, avec un aubier relativement dur parfois, plutôt blanc. Beau contraste. Les couleurs se révèlent bien au vernis. Mais des conifères pour les éclisses et fond, c'est peut-être osé? (pour le son?) Et utiliser l'aubier sans doute aussi? (pour la résistance?).
J'ai aussi déjà pensé à utilser du mélèze, dont certains sujets sont bien durs, aux fibres serrées. Pour les tables, je ne tenterais peut-être pas, mais pour les fonds/éclisses? Très belle couleur orangée, avec un aubier relativement dur parfois, plutôt blanc. Beau contraste. Les couleurs se révèlent bien au vernis. Mais des conifères pour les éclisses et fond, c'est peut-être osé? (pour le son?) Et utiliser l'aubier sans doute aussi? (pour la résistance?).
Je vais utiliser de l'if et pour les flamencas blancas, le cyprès est utilisé depuis bien longtemps. Il a du faire ses preuves.buenaventura a écrit :Mais des conifères pour le fond et les éclisses, c'est peut-être osé? (pour le son?)

C'est une triste chose de songer que la nature vous parle et que le genre humain ne l'écoute pas.
A propos du houx, je l'ai déjà utilisé pour des filets, c'est un bois très blanc, et qui ne jaunit pas beaucoup à la lumière (au contraire de l'érable par exemple).
C'est un bois très homogène, les veines de printemps et d'été se distinguent peu, également très dur.
Mais toujours la même difficulté pour en trouver de bonne taille et qui ne soit pas trop noueux...
C'est un bois très homogène, les veines de printemps et d'été se distinguent peu, également très dur.
Mais toujours la même difficulté pour en trouver de bonne taille et qui ne soit pas trop noueux...
L'imagination est plus importante que le savoir (A Einstein)
Pour l'utilisation de certaines essences locales, j'ai trouvé ce lien qui peut être intéressant (j'espère qu'il n'a pas déjà été mis) dans sa première partie sur la lutherie:
http://www.crpf-lr.com/telechargement/T ... _31-67.pdf
http://www.crpf-lr.com/telechargement/T ... _31-67.pdf
Séquoia
Bonjour,
En ce qui concerne le séquoia, je crois que les deux personnes qui l'ont mentionné ne parlent pas de la même espèce (il y en a trois en tout).
Buenaventura parle visiblement d'un sequoia mort en France, donc probablement du Sequoiadendrum giganteum, tandis que celui utilisé par de nombreux luthiers de par le monde (j'ai eu la chance d'aller cet été au Healdsburg Festival à Santa Rosa, et il y avait pas mal de guitares avec des tables en séquoia!) est une espèce qui ne pousse quasiment que dans la partie Nord de la Californie, le Coast Redwood, en latin Sequoia sempervirens. Le bois du premier est effectivement considéré comme trop mou pour la lutherie...
Jean-Marc
En ce qui concerne le séquoia, je crois que les deux personnes qui l'ont mentionné ne parlent pas de la même espèce (il y en a trois en tout).
Buenaventura parle visiblement d'un sequoia mort en France, donc probablement du Sequoiadendrum giganteum, tandis que celui utilisé par de nombreux luthiers de par le monde (j'ai eu la chance d'aller cet été au Healdsburg Festival à Santa Rosa, et il y avait pas mal de guitares avec des tables en séquoia!) est une espèce qui ne pousse quasiment que dans la partie Nord de la Californie, le Coast Redwood, en latin Sequoia sempervirens. Le bois du premier est effectivement considéré comme trop mou pour la lutherie...
Jean-Marc
- Arbre
- Messages : 2056
- Inscription : mer. 22 nov. 2006, 12:34
- Localisation : Toulouse (Grenade-sur-Garonne)
Du sempervirens on en a dans nos parcs aussi 
J'ai une table en séquoia chez moi, je pense que c'est du giganteum: mou c'est mou on dirait du balsa (j'exagère un peu). Franchement, je me demande bien ce que je vais bien pouvoir en faire, surtout qu'elle est extra large !
Bref, je trouve que c'est à éviter le sequoia, mis à par si c'est du sinker ou du sempervirens (et encore, faudrait pouvoir tâter la qualité avant d'acheter).
à+

J'ai une table en séquoia chez moi, je pense que c'est du giganteum: mou c'est mou on dirait du balsa (j'exagère un peu). Franchement, je me demande bien ce que je vais bien pouvoir en faire, surtout qu'elle est extra large !
Bref, je trouve que c'est à éviter le sequoia, mis à par si c'est du sinker ou du sempervirens (et encore, faudrait pouvoir tâter la qualité avant d'acheter).
à+
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- Arbre
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Ahah, oui j'étais dégouté, j'avais dégotté ça assez content de moi, ça ne proviens pas d'arbre sur pieds, interdits à la coupe il me semble, mais de billes laissées à l'abandon. Ce qui est sur, c'est qu'il ne faut pas que je fasse une guitare avec une large surface de table, ni avec une tension de corde trop élevée. Je testerais peut être une classique avec, ou un format O. Au moins, ça ne sonnera pas raide !
à+
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- Inscription : sam. 29 août 2009, 18:31
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Florian a évoqué page 2 le frêne olivier. C'est la même espèce que le frêne commun (fraxinus excelcior) mais qui prend une teinte plus sombre en s'approchant du coeur. La ligne de séparation des couleurs est nette et permet des compositions intéressantes. Les avantages de ce bois, sont qu'il est abondant, facile à se procurer, pousse assez vite (arbre pionnier), assez gros, peu de chutes inutilisables du fait d'un aubier quasi inexistant et d'un fût bien droit, dur et resistant, et surtout pas cher (j'en ai acheté en plot, sec, à 800 Euros le m3).
Je ne l'ai jamais utilisé pour la lutherie, et je me pose la question du cintrage, car c'est un bois qui, s'il peut se plier à tendance à revenir à sa forme initiale, c'est pour ça qu'on l'utilise pour les manches d'outils comme les pioches et pelles.
Je pense expérimenter la chose dans un futur projet et vous ferai part de mes conclusions.
C'est sans doute une alternative économique, écologique et esthétique intéressante. Mais accoustique? ya pas de raison que non, de plus si certains luthier de renom l'utilisent (cf propos de Florian: Philippe Berne).
Je ne l'ai jamais utilisé pour la lutherie, et je me pose la question du cintrage, car c'est un bois qui, s'il peut se plier à tendance à revenir à sa forme initiale, c'est pour ça qu'on l'utilise pour les manches d'outils comme les pioches et pelles.
Je pense expérimenter la chose dans un futur projet et vous ferai part de mes conclusions.
C'est sans doute une alternative économique, écologique et esthétique intéressante. Mais accoustique? ya pas de raison que non, de plus si certains luthier de renom l'utilisent (cf propos de Florian: Philippe Berne).